Radovan 2013

 

RADOVAN 2013

La pièce Radovan 2013 part du fait que nombre de pièces basées sur les stéréotypes sur notre peuple, non seulement ne sont pas vraies mais aussi qui fait de les “protéger” fait des ravages au niveau esthétique (dans le sens où l’espace artistique pour une expression réelle est réduit) mais aussi au niveau de l’image négative du peuple serbe. Cette image négative devient encor’e plus nocive qu on peut imaginer à première vue. Concrètement, les pièces de théâtre à l’image de diverses comédies de mœurs poétiques vieillies mais tellement présentes aujourd’hui, encouragent directement et culturellement les comportements négatifs et omniprésents du genre violence, corruption, négligence, insuffisance du comportement démocratique… même si ces déformations sont à première vue critiquées on les traite avec sympathie et bienveillance en insistant sur les extrêmes de la mentalité serbe.

Pour ces raisons et pour des raisons esthétiques, la compagnie Yorik trouve qu’il est indispensable d’instaurer une nouvelle poétique adaptée à notre temps qui mine et démonte la vieille comédie de mœurs et joue automatiquement un rôle bienveillant dans la création d’une ambiance critique et moderne sur la scène culturelle et théâtrale mais aussi dans la société. Afin d’y parvenir, il faut affronter les fondements de la poétique archaïque. . C’est pour cela que Radovan 2013 démythologise directement et dès le titre Radovan III de Dušan Kovačevića. Cette pièce qui fut à l’époque où elle a été créée bien plus adéquate que ce qu’elle est aujourd’hui – ce qui est d’ailleurs logique – de part sa privilégie esthétique (dû à une infrastructure théâtrale corrompue et anachrone qui refuse toute remise en question) , soutient énormément les œuvres nocives et artistiquement parlant dépassées, créées par des auteurs peu talentueux mais successeurs privilégiés de cette soit disant poétique.

Consciente qu’il s’agit d’une importante entreprise qui exige la mise en forme d’une nouvelle poétique, la compagnie Yorik entend agir encore plus profondément et d’une façon plus complexe : tout d’abord, sur son site, elle donne la définition de la nouvelle comédie et offre quelques spectacles dans cet esprit, puis elle participe dans la création de l’institut pour la nouvelle comédie aux cotés de Bitef Théâtre et le
Centre cultures des étudiants (CCE) de Novi Sad. C’est justement là que la première de Radovan 2013 aura lieu. „La nouvelle comédie représente une nouvelle façon de répondre aux nouveaux problèmes de la société qui exigent une nouvelle forme artistique. Cette urgence et cet affrontement avec les nouveaux problèmes de la société

Rečena urgentnost i hvatanje u koštac sa novim društvenim problemima ispunili bi uslov pozorišne aktuelnosti, kao osnovni zahtev svakog odgovornog pozorišnog delovanja, što bi u konkretnom slučaju bilo postignuto odlučnim upiranjem prsta u tematskoj ravni na sve one teško razumljive, paradoksalne a gotovo sistemske, mešavine u srpskoj tranziciji nastale sudaranjem neizbežnog prodiranja oblika duha vremena u lokalni prostor i sistematskim obnavljanjem raznih agresivnih fenomenoloških arhaizama.

Quelques uns de ces mélanges sont par exemple le renforcement du discours pro-européen et une forme de xénophobie et la non tolérance vis à vis des minorités ; la pornographie est omniprésente aussi bien que le retour massif vers l’église; tandis qu’on réorganise le système économique le nouveau féodalisme s’installe durablement dans la vie réelle. Ces phénomènes hybrides sont tout à fait attendus dans une période de transition où les récidives de l’ancien régime sont toujours vivants et les éléments du nouveau ne sont pas encore complètement enracinés.. d’autant plus que l’espace d’entre les deux n’est pas très défini. Avec sa présence et sa structure – vu que depuis toujours, ,le paradoxe est un moteur sur des œuvres artistiques, aussi la la réalité, la transition serbe offre une grande quantité de matériel – objectivement, il y a une grande soif pour, la vraie création artistique, cet instinct est difficilement reconnaissable dans le théâtre serbe, uns scène qui est marqué par la représentation, la date de la création de classiques nouveaux mais dans un nouveau contexte ainsi que par les comédies de mœurs stéréotypées et vieillottes. Afin que les nouvelles inspirations, le nouveau matériel soient traités d’une façon adéquate et artistique, il est indispensable d’adopter une nouvelle stratégie poétique comme base d’expression. On la reconnaît avant tout dans une nouvelle lecture de la parodie présente depuis des décennies dans des organismes culturels évolués. Chez nous, malheureusement cette lecture est plutôt rare. Cette nouvelle forme comprend la parodie comme répétition d’anciennes formes avec une différence ironique, mentionnée par la théoricienne canadienne Linda Hačion dans Theory of Parody, publié en 1985 pas encore traduit en serbe. Donc loin de la parodie comme une blague d’un sens unique, dont l’utilisation anachrone dans le théâtre serbe est possible à cause de cette présence démesurée des comédies de mœurs à l’ancienne, explique Igor Marojević sur le site Yorik. Igor Marojević est le collaborateur de notre compagnie et auteur de cette pièce, écrivain reconnu.

Dans ce sens, Radovan 2013 représente justement la répétition de Radovan III avec une grande différence de l’ironie. La répétition se situe dans le nom du héro principal ainsi que les traits de caractère qu’il hérite de l’original : non-tolérant, violent, indiscret, manipulateur, impulsif, irrationnel, leader à tout prix… – tous ces traits de caractère coïncident avec des traits de caractère nocifs dans les stéréotypes sur les Serbes et que la pièce originale, malgré un ton soit disant critique, traite – vu qu’elle les traite sans les miner – d’une façon bienveillante. La différence au niveau de l’ironique qu’offre Radovan 2013 est basée sur le fait que ce genre de héro est mis dans un contexte où les caractéristiques citées ci dessus – qui le rendent dominant dans l’oeuvre originale – le rendent inférieur ainsi que le la panoplie du syndrome serbe. En fait, le Radovan moderne n’est pas tolérant,est violent, indiscret, irrationnel, manipulateur et soi-disant dominant comme son prédécesseur, mais tout cela dans un contexte d’ouverture d’un discours officiel pour les minorités ainsi que pour les homosexuels. Notre héro commence à s’intéresser à cette population lors des incidents autour de la Gay Pride. Elle lui plait tellement qu’il devient l’un des leurs. Dans son envie d’élargir ses horizons, il décide de changer de sexe et même d’enfanter. Dans ce contexte de recontextualisation, il est évident à quel point, dans ce contexte, le caractère, à première vue macho, de Radovan change…

 

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D’après l’oeuvre d’Igor Marojevića Radovan 2013.

RADOVAN 2013

Adaptation et mise en scène Žanko Tomić

Avec:

Radovan 2013 – Milorad Kapor

Femme – Lidija Stevanović

Fils – Igor Filipović